De l'Everest au Makalu via le Sherpani Col à 6 180 m

Envol d’Europe à destination de Kathmandu, la capitale népalaise. Le plus souvent l’arrivée se fait dans la journée du Jour 2. Accueil à l’aéroport par notre équipe locale et transfert à l’hôtel.

Nous quittons Kathmandu le matin pour un vol superbe vers Lukla où nous rencontrons nos porteurs qui se répartissent les charges. Descente douce puis petite remontée le long de la Dudh Kosi (la rivière de lait en népalais) jusqu'à Phakding.

Nous remontons la rivière Dudh Kosi, avec les magnifiques pins de l'Himalaya qui bordent notre route. Plusieurs ponts nous font changer de rive au gré des méandres de la rivière. Montée raide vers la capitale du Khumbu (le pays sherpa). En route nous admirons le Thamserku et de temps en temps nous apercevons l’Everest. À Namche Bazar, visite du village, très pittoresque. Vous pourrez arpenter les ruelles de ce village construit en amphithéâtre.

Nous montons dans une petite forêt et admirons pour la première fois les hauts sommets du Khumbu (Everest, Lhotse, Ama Dablam), nous arrivons dans les villages de Kunde et Khumjung. Il sera peut-être possible de visiter l’école « Hillarary High School » et l’hôpital de Kunde construit à l’initiative d’Hillary

Très belle journée, marche tranquille avec de belles vues sur la chaîne himalayenne, nous commençons à être acclimatés. Traversée de la Dudh Khloa, nous sommes au pied du Thamserku (6 608 m) et du Kangtega (6 685 m).

Nous continuons la montée progressive dans le Khumbu. Il est conseillé de marcher doucement pour avoir la meilleure acclimatation possible.

La végétation commence à se faire rare à partir de 4 000 mètres. Nous remontons le long des moraines du glacier du Khumbu - Quelques villages d'alpage bordent notre route et les derniers yaks traînent encore çà et là, avant de descendre dans les villages passer l'hiver.

Après les alpages et la crête de Tulka, nous arrivons au pied du Lobuche peak, devant nous se dévoilent le Nuptse et le Pumori.

Journée de repos avant de débuter le point clé de la traversée. Il faudra garder en mémoire que le col de l’Amphu Laptsa est obligatoire pour quitter le Khumbu. Il est tout à fait possible de ressortir de cette région, mais cela nécessiterait tellement de jours que rejoindre le Kangchenjunga serait peu réaliste…

Une courte descente, puis un pont et il est temps de débuter la montée qui nous amènera au camp de base de l’Amphu Laptsa. L’Ama Dablam se soustrait à notre vue bien avant de longer un petit lac. Le camp est bien caché dans un renfoncement et l’eau est à quelque distance. Il ne nous reste plus qu’à essayer de trouver où se situe notre col de demain….

Une fois traversée une petite place de sable fin quelques traces nous orientent vers le col. Celles-ci ont tendance à disparaître, mais en suivant un jeu de pistes nous prenons de la hauteur avant d’atteindre une petite plateforme où nous devons faire une halte. Notre guide va devoir poser une corde sur un relais placé au-dessus d’un rocher de granit. Une fois passé ce verrou, le sentier redevient aisé et nous propulse directement sur la crête. L’Ama Dablam réapparait, belle face Est. Un ensemble de vires en neige/glace permet de descendre rapidement. Selon les conditions d’enneigement, il sera peut-être nécessaire de poser un bout de corde pour rejoindre la roche. À partir de là, un dernier effort et le camp est là devant nous. Repos bien mérité.

Le sentier est « cairné », mais comme par hasard il finit tout de même par disparaître. Nous laissons un grand lac sur notre droite pour nous diriger vers une immense moraine glaciaire. Il faut trouver la meilleure descente pour remonter de l’autre côté. Au loin, nous voyons le camp où se serrent de multiples tentes qui servent de camp de base pour l’ascension du Baruntse. Le col West devient bien visible, il ne restera plus qu’à le couper dès demain.

Prendre le temps d’aller boire quelque chose à la guesthouse improbable. Tout le ravitaillement se fait à dos d’homme…

Après une nouvelle nuit à plus de 5 000 mètres, nous longeons le lac pour poursuivre par quelques bosses qu’il faut passer. Elles nous amènent au pied d’une grande face de neige qu’il va falloir remonter. À l’aide des cordes fixes, nous atteignons enfin le col West qui nous ouvre les portes de l’immense bassin du Lower Barun glacier. C’est dans celui-ci que nous poserons notre camp. La nuit sera froide, mais le coucher de soleil sur le Makalu, qui semble si proche, nous réchauffera au mieux….

Deux options s’offrent à nous. Prendre le classique passage de Sherpani ou utiliser le col ouvert par Laurent Boiveau, un peu plus à l’Est. Dans le premier cas, il faudra dérouler les cordes qui permettent de descendre vers le camp de base du Sherpani. Un itinéraire de roche et de neige. Dans le second cas, il faudra continuer à monter un peu après la traversée du glacier pour rejoindre un col bien caché qui permet de descendre sans difficulté en retrouvant l’ancien itinéraire du col Est. Il ne reste plus qu’à rejoindre le camp de base des Suisses, en utilisant au mieux le relief du glacier.

Dans les deux cas, nous rejoignons le camp de base du Makalu en longeant la moraine du glacier du Baruntse. Le glacier est loin en contrebas, le Makalu avec ses 8 481 mètres est omniprésent, il attire tous les regards. La moraine est assez mauvaise, il faut donc suivre les cairns pour ne pas perdre trop de temps. Une dernière descente et tout devient plus facile. Un large sentier nous permet de rejoindre les guesthouse du camp de base. Après cette dernière journée, ne pas oublier de faire quelques offrandes aux dieux tutélaires. Un petit autel pour les fumigations est d’ailleurs prévu à cet effet.

Ce matin nous prenons de la hauteur pour nous diriger sur la moraine est qui domine le camp de base. À mi-hauteur se découvrent les montagnes du Khumbu et plus particulièrement les Lhotse et Sagarmatha en « personne ». Ce dernier est peu reconnaissable car c’est sa face nord qui nous est présentée, le versant tibétain. Depuis un petit plateau, possibilité est offerte de se mesurer à un « petit » sommet caillouteux de presque 5 800 mètres qui permet d’élargir la vue sur les pics et glaciers satellites du Makalu, toujours aussi impressionnant il va sans dire… Retour au Camp de Base du Makalu pour une deuxième nuit.

Descente vers Langmale kharka par un itinéraire de crêtes herbeuses permettant d’admirer d’en haut le lac glaciaire frontal du West Barun glacier. Puis, l’espace d’une heure de temps, nous voici de nouveau sur les alpages herbeux de Langmale. Nous redescendons le long de la Barun khola jusqu’à Yangri Kharka.

Nous empruntons la Shipton trail qui doit son nom à Eric Shipton (l’un des pionniers de l’himalayisme). Ce sentier est aussi connu pour sa difficulté de terrain et la caractéristique d’être touché par les premières chutes de neige sur la région. La vallée de la Barun Khola reste sèche alors que le seul itinéraire disponible pour rejoindre rapidement la « civilisation » se trouve souvent gavé de neige fraîche... Au départ de la kharka nous empruntons un sentier qui franchit plusieurs éboulis rocailleux et sableux. Nous retrouvons une forêt primaire et, après avoir dépassé une grotte naturelle, voici le sentier qui s’engage à droite pour remonter un thalweg dans lequel « sentier » et torrent se marient parfois intimement… Que les marches sont hautes ! Nous montons ensuite dans une forêt de rhododendrons et atteignons la petite clairière de Dobato de laquelle on peut essayer de rechercher dans le massif montagneux d’en face les traces du sentier à flanc dont nous avons suivi le fil entre Kalo Pokhari et Korlangue kharka.

Nous montons régulièrement dans la forêt de rhododendrons qui s’estompe au fur et à mesure de notre progression en altitude. Nous arrivons au Keke La (4 185 m), premier col de la journée, marqué par un chorten et des drapeaux de prières. Nous descendons longer le Kalo Pokhari (lac noir) où se reflètent les sommets environnants avant de poursuivre vers le Shipton La (4 216 m) et son interminable montée en escalier avant de descendre franchir le Ghungru La (4 020 m), le dernier col de la journée. Ensuite, nous suivons le fil de la crête pour rejoindre les lodges de Khongma danda.

Une journée de pure descente ! Nous sentons la différence tant en termes d’altitude que de température. Première partie de journée sur des escaliers en forêt avant de retrouver avec bonheur les premiers lieux habités à l’année et en premier le village tibétain de Tashigaon. Dans l’après-midi, un sentier-balcon en up / down peu marqué nous fait traverser des villages majoritairement d’ethnie raï jusqu’à atteindre le hameau de Seduwa.

Encore un dernier effort ! Nous descendons en larges lacets sur un sentier rocailleux jusqu’à la passerelle métallique qui permet de franchir l’Arun Khola puis, une fois de l’autre côté commençait les années précédentes l’interminable remontée jusqu’à la crête de Num ! Aujourd’hui, la piste a (heureusement ou malheureusement) été tracée à hauteur de la vallée de l’Arun Khola et la remontée est allégée. Les Jeeps nous attendent à 1 060 mètres et nous arrivons à Num pour le déjeuner. Il nous reste 3 heures de piste avant d’arriver à Khandbari. Le bourg commerçant est peu passionnant et il est préférable de descendre jusqu’à Tumlingtar par la route goudronnée pour se poser dans une des guesthouse face à l’aéroport.

Pas plus de 200 mètres de marche à plat pour rejoindre le hall d’embarquement avec un vol en fin de matinée pour Kathmandu pour un splendide « mountain flight » qui nous permet de réviser notre géographie himalayenne… À déguster à satiété !

Journée libre à Kathmandu, journée de sécurité pouvant être utilisée pendant le trek...

Matinée libre. Départ dans l’après-midi vers l’aéroport selon horaires de décollage.